martes, 7 de septiembre de 2010

Le tarwi: une légumineuse oubliée aux nombreuses qualités


Depuis de nombreuses années déjà, un grand nombre d’acteurs fourmillant sur l’altiplano bolivien, des autorités aux associations en lien avec l’agronomie en passant par un certains nombres de paysans aymaras, ont pris conscience d’un problème dans cette région, celui de la conservation des sols.
Depuis les civilisations pré-incaïques à l’industrialisation récente de la production au Pérou, depuis les vallées tempérées de Cochabamba et de Cuzco jusqu’au rives du Lac Titicaca, le Tarwi n’a cessé d’éveiller l’attention des populations locales de par les multiples bénéfices qu’ils lui ont rencontrés. Dans ces conditions, nous, Sascha VUE et Lucile HABERT, étudiants en école d’agronomie, n’avons fait qu’accompagner une tendance que nous avons des le début perçue comme forte : celle de l’extension du Tarwi et de ses nombreuses qualités.
Cette légumineuse de la famille des lupins cumule en effet de nombreux intérêts :
  • Grande fixatrice d’azote, cette plante permet d’apporter immédiatement les nutriments nécessaires aux autres cultures, notamment la pomme de terre,
  • Elle suscite également l’engouement de certaines organisations par sa grande capacité d’adaptation aux changements climatiques,
  • Les recherches sur le sujet manquent, tout comme les politiques gouvernementales et publicités pour le développer.
  • Enfin cette plante, déjà fort cultivée dans certaines zones du Pérou et dans la partie orientale de la Bolivie, présente de nombreux atouts « secondaires » : richesse en protéine égale à celle du soja, efficace dans la lutte contre certains parasites de la pomme de terre, etc.
En parallèle à une recherche de terrain menée dans les universités boliviennes et péruviennes, les associations de recherches internationales de l’altiplano et les associations locales, nous avons souhaité mener une enquête dans une communauté précise afin de mieux cerner l’agriculture locale et les problématiques liées sur l’altiplano. C’est d’ailleurs sur cet altiplano, dans la communauté dynamique de Tuni, que nous avons réalisé un court diagnostic agro-économique, afin de cerner plus en détail les dynamiques liées à la perte de richesse des sols dans la région.
Au regard des failles agronomiques décelées dans les pratiques culturales, l’introduction du Tarwi, dans cette communauté mais également sur l’ensemble de l’altiplano ou les problèmes rencontrés sont proches, nous est apparue comme potentiellement bénéfique, non seulement pour enrayer l’érosion et la perte de richesse des sols, mais également sur d’autres aspect et non des moindres comme la nutrition des familles au régime peu diversifié et souvent carencé. Des lors et après avoir exposé non sans succès dans notre communauté les résultats de nos enquêtes, nous avons souhaité leur proposer la mise en place d’un projet pilote de culture du Tarwi au sein des familles intéressées et enthousiastes en partenariat avec une association locale disposant de techniciens et pouvant assurer le suivi sur quelques années.
Sans espérer le même succès planétaire pour notre « soja des Andes » comme ce fut le cas de son cousin du Nord, le lancement de ce projet permettra, nous croyons, d’améliorer le quotidien de quelques familles et, qui sait, peut être d’initier une culture durable et élargie de cette culture si prometteuse, de par ses caractéristiques naturelles, face aux changements climatiques et aux défis sociaux de l’altiplano bolivien.

Lucile HABERT et Sascha VUE, étudiants agronomes

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